Origine et évolution des recherches psychologiques sur le toucher en France

Par Yvette Hatwell, Édouard Gentaz
Français

C’est au cours de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle que s’est constituée en France une véritable psychologie du toucher, dont l’apport est souvent méconnu. L’intérêt pour ce sens généralement considéré comme mineur provient de deux sources, l’une d’origine éducative pratique et l’autre expérimentale et fondamentale. Sur le plan éducatif, les deux praticiens pionniers que furent Valentin Haüy et Louis Braille ont voulu faire accéder les enfants aveugles à l’instruction et la scolarisation. Ils ont donc recherché des procédés d’écriture en relief compatibles avec les propriétés fonctionnelles du toucher, propriétés qu’ils ont mises en partie en évidence. L’autre origine de ces études sur le toucher se trouve, grâce à Henri Piéron et à ses associés, dans le développement de la psychologie expérimentale et des méthodes de mesure psychophysique des sensations. La sensibilité cutanée et plus généralement somesthésique a fait l’objet au début du XXe siècle de différents travaux de laboratoire sur des adultes voyants, et ces travaux ont complété les recherches sur la vision et l’audition, bien plus nombreuses. Dans le présent article, nous décrivons l’apport de ces deux courants de recherche qui ont d’abord progressé indépendamment l’un de l’autre, puis qui ont fusionné en France à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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