Biais de mémorisation dans le trouble bipolaire à l’euthymie : l’effet perturbateur de la joie

Par Lauriane Lescalier, Raoul Belzeaux, Jean-Michel Azorin, Christine Deruelle, Pascale Mazzola-Pomietto
Français

Résumé

L’objectif de cette étude était d’étudier l’effet implicite des émotions faciales sur l’encodage de l’identité dans le trouble bipolaire à l’euthymie. Dans la condition d’encodage, des visages neutres, joyeux et tristes étaient présentés aux participants. Dans la condition de rappel, des identités déjà vues lors de l’encodage et des identités nouvelles étaient présentées avec une expression neutre. Enfin, ces mêmes participants devaient effectuer une tâche de reconnaissance explicite des expressions émotionnelles. Chez les sujets sains (CRT), le rappel est réduit pour les visages encodés avec une expression triste alors que chez les patients souffrant d’un trouble bipolaire de type I (EBIP1), le rappel est réduit pour les visages exprimant la joie à l’encodage. En outre, seule la performance de rappel des visages joyeux est réduite chez les EBIP1 par rapport aux CRT. Les patients EBIP1 présentent donc un déficit de mémorisation pour les stimuli positifs, présent en période d’euthymie. Ce déficit pourrait constituer un facteur de vulnérabilité émotionnelle en contribuant à l’instauration ou au maintien de la symptomatologie affective.

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