Vers une architecture cognitive du maintien du biais attentionnel envers la menace dans l’anxiété : une approche par comparaison de modèles

Par Charlotte Coussement, Alexandre Heeren
Français

Résumé

Récemment, des chercheurs ont examiné la nature causale des biais attentionnels envers la menace (BA) dans le maintien des troubles anxieux, et ce en manipulant expérimentalement BA. Ils ont observé qu’entraîner des personnes souffrant d’anxiété à porter leur attention vers des stimuli non menaçants réduisait BA qui, en retour, réduisait le niveau de symptomatologie anxieuse. Cette observation soutient l’hypothèse que BA aurait un impact causal dans le maintien de l’anxiété. Cela étant, à un niveau fondamental, des incertitudes demeurent quant à la nature des processus sous-tendant le maintien de BA et, par conséquent, la plasticité de BA. Selon une première approche, le maintien de BA dans l’anxiété serait le résultat d’un système déficitaire d’évaluation de la valence. Selon une deuxième approche, BA résulterait d’un processus déficitaire de contrôle exécutif. L’objectif principal de cet article est de mettre en concurrence ces deux approches. Plus particulièrement, le présent article est structuré autour de trois questions principales. Premièrement, nous discutons l’hypothèse selon laquelle BA pourrait être la conséquence d’un système déficitaire d’évaluation de la valence. Ensuite, nous discutons de la possibilité que BA soit le résultat de perturbations au niveau des processus de contrôle exécutif. Finalement, nous discutons des interactions potentielles qui pourraient unir ces deux approches dans l’avènement de BA. L’implication potentielle de ces deux approches dans l’apparition de biais situés à d’autres niveaux de traitement et dans d’autres modalités sensorielles est également envisagée.

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